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LETTRE DU DIRECTEUR GENERAL

Dans un environnement mondial sévèrement affecté par la pandémie du Covid-19, qui a eu des retombées négatives sur l’ensemble des pays, l’économie nationale a connu en 2020 une détérioration sans précédent, aggravée d’ailleurs par l’instabilité du climat politique et la montée des tensions sociales face à l’accroissement du chômage et à la baisse du pouvoir d’achat. Aussi, le pays a-t-il affronté une crise profonde sur les plans sanitaire, économique, financier et social, qui n’a cessé de se compliquer avec l’accentuation des divergences et tiraillements ayant marqué le paysage politique et ce, sans solutions réelles pour relever les vrais défis du développement et répondre aux attentes de la population, notamment en matière d’emploi, d’amélioration des conditions de vie et de garantie de meilleures perspectives pour l’avenir. Une telle situation, conjuguée à une crise de confiance qui s’est installée, a eu pour effet une récession de l’économie de 8,8% après un faible taux de croissance de 0,9% réalisé en 2019. Cette régression est imputable, principalement, à la paralysie de l’activité économique durant environ trois mois, soit de mars à mai, suite à l’adoption de mesures restrictives plus particulièrement le confinement général et la fermeture des frontières. Même avec le déconfinement, remplacé par un confinement orienté, et la réouverture des frontières à l’approche de la saison estivale pour soutenir le tourisme et faciliter le retour des Tunisiens à l’étranger, l’économie a poursuivi sa régression qui s’est répercuté sur la situation sociale. En effet, et à l’exception d’un petit nombre d’activités ayant enregistré une progression comme le secteur de l’agriculture et de la pêche et les industries agroalimentaires, la plupart des secteurs ont été durement touchés par la pandémie du Coronavirus, notamment le tourisme, les transports aérien et maritime, les industries manufacturières exportatrices et les métiers divers à l’instar des cafés et restaurants, ainsi que les échanges commerciaux avec l’extérieur et ce, en plus des problèmes récurrents des secteurs des hydrocarbures et du phosphate et dérivés en raison des mouvements sociaux dans les régions de production. La récession économique a affecté la situation du marché du travail, surtout au deuxième trimestre de 2020, et par conséquent, le taux de chômage est passé, d’une année à l’autre, de 14,9% à 17,4% de la population active. Cette évolution négative s’est conjuguée au maintien de l’inflation à un niveau assez élevé, soit 5,6% en moyenne contre 6,7% une année auparavant. Dans ce cadre, la demande intérieure a enregistré un net ralentissement de la consommation des ménages et surtout une chute des investissements, avec une régression de l’ordre de 27% aussi bien de la formation brute de capital fixe (FBCF) que des flux des investissements directs étrangers (IDE). Par conséquent, le taux d’investissement a poursuivi sa tendance baissière n’atteignant qu’environ 13% du PIB contre 17,5% en 2019 et un taux de 24% à 25% avant la Révolution. De même, le taux d’épargne a sensiblement diminué pour revenir de 9,4% à moins de 5% du revenu national disponible brut (RNDB). La demande extérieure a connu, pour sa part, un fléchissement qui s’est traduit par une régression des échanges commerciaux de 11,7% pour les exportations et de 18,7% pour les importations. Il en est résulté une contraction du déficit commercial de plus de 34% ou 6.678 MDT, pour revenir à environ 12.758 MDT, et une amélioration du taux de couverture en passant de 69,3% à 75,2%. Cette baisse du déficit commercial a permis de compenser, et au-delà, la chute des recettes en devises du secteur touristique, soit de l’ordre de 64%, pour se situer à environ 2.018 MDT, alors que les revenus du travail ont continué à progresser mais avec une certaine décélération, atteignant près de 6.538 MDT. Ces évolutions ont entraîné une réduction du déficit courant qui s’est établi à 6,8% du PIB contre 8,4% en 2019. Le financement de ce déficit a continué à être assuré, principalement, par des entrées nettes de capitaux extérieurs d’emprunts à moyen et long termes, tout en contribuant à l’accroissement des avoirs nets en devises. En effet, ces derniers se sont élevés, à la fin de l’année 2020, à 23,1 milliards de dinars ou l’équivalent de 162 jours d’importation contre 111 jours un an plus tôt. Cette évolution s’est accompagnée, cependant, d’une dégradation du taux d’endettement extérieur et du ratio du service de la dette pour se situer, respectivement, à environ 69% du RNDB et 16% des recettes courantes en provenance de l’extérieur. Afin de soutenir l’activité économique et les investissements, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a assoupli sa politique monétaire en réduisant le taux d’intérêt directeur, à deux reprises en 2020, pour le ramener au total de 7,75% à 6,25%. En conséquence, le taux d’intérêt moyen du marché monétaire (TMM) a diminué d’environ 1,7 point de pourcentage, d’une fin d’année à l’autre, pour se situer à 6,12% au mois de décembre, surtout que les besoins des banques en liquidités ont connu un repli qui a entraîné une baisse des interventions de la BCT sur le marché monétaire dans le cadre du refinancement. Quant à la situation des finances publiques, elle s’est davantage aggravée en 2020, sous l’effet de la récession économique et de nouvelles dépenses publiques induites par la pandémie du Covid-19, outre l’accroissement continu des dépenses au titre, notamment, des rémunérations des fonctionnaires et des subventions de l’Etat, particulièrement pour les prix des produits de première nécessité. Ainsi, le déficit budgétaire hors privatisations et dons a augmenté sensiblement pour atteindre plus de 10% du PIB contre 3,6% un an plus tôt, tandis que le ratio de l’encours de la dette publique est passé, d’une année à l’autre, de 72,5% à près de 84% du PIB. Il est prévu que ce ratio se situerait en 2021 aux environs de 90% du PIB, voire plus, compte tenu de la persistance des pressions sur l’équilibre budgétaire. Dans cette conjoncture très défavorable, l’activité de la SIBTEL a enregistré, au cours de l’année 2020, une baisse de 6,7% du nombre total des valeurs télécompensés et un accroissement de 2,3% de celui des messages SWIFT, contre respectivement des progressions de 3,9% et 4,2% l’année précédente. Par conséquent, et en raison d’une augmentation des charges d’exploitation de 8,2% et d’une régression des produits de 6%, le résultat brut d’exploitation, déjà négatif en 2019, a sensiblement diminué atteignant un déficit de 1.125.957 Dinars. Avec l’intégration des autres produits et charges, principalement les produits des placements financiers qui ont chuté de 41,8% suite à l’effet de la retenue d’impôt à la source libératoire de 35% sur les intérêts, instituée par le Gouvernement au mois de juin, le résultat des activités ordinaires avant impôt a été aussi déficitaire et ce, pour un montant de 623.939 Dinars contre un excédent de 535.098 Dinars au titre de l’exercice précédent. Au total, et après la déduction de l’impôt sur les sociétés à payer à l’Etat et de la contribution sociale de solidarité au profit des caisses sociales, le résultat net de l’exercice est devenu déficitaire pour une valeur de 635.405 Dinars contre un bénéfice de 364.932 Dinars enregistré pour l’exercice 2019. Cet aperçu sur les principaux résultats financiers de la société, en lien avec l’évolution de son activité, est important pour mieux comprendre leurs implications au niveau, notamment, des ratios de rentabilité et de la capacité d’autofinancement qui, certes, se sont détériorés, d’un exercice à l’autre. En revanche, les ratios de santé financière ont pu être préservés grâce à l’importance des fonds propres qui ont représenté, à la clôture de l’exercice, 83% du total des actifs ou du bilan et plus de 2,7 fois la valeur des actifs immobilisés. Quoi qu’il en soit, la société est fermement déterminée à poursuivre et à consolider ses différents programmes d’actions et de développement pour améliorer davantage ses prestations au profit des institutions adhérentes, avec la célérité et l’efficacité requises et aux moindres coûts selon les normes internationales. Elle œuvrera, également, à renforcer ses performances financières en tirant profit des opportunités qui seront offertes par la reprise attendue de l’économie.

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